Cos d’Estournel

Saint-Estèphe, France

Maîtrise d'ouvrage

Groupe Domaines Reybier

Maîtrise d'œuvre

Architecte mandataire : WILMOTTE & ASSOCIÉS
Architecte en chef des Monuments Historiques: ALAIN-CHARLES PERROT
Architecte d'intérieur des salles de réception: JACQUES GARCIA
Architecte d'opération: BPM
BET MOE: INGEROP / ALTO
BE process vinicole: J-LOUIS BOUILLET
Économiste: WATTS CONSEIL

Surface

5 300m²

Année

Livraison: Septembre 2008

Programme

Rénovation et extension des chais du Château Cos d'Estournel

Le Médoc abrite quelques uns des plus grands vins du monde. Pour l’appellation Saint-Estèphe, Cos d’Estournel, Grand Cru Classé, est le plus célèbre. Non seulement le vin s’inscrit parmi les meilleurs, mais l’architecture du chai (que l’on doit à Louis-Joseph Gaspard d’Estournel), dont les fameux toits en pagode lui valent le surnom de Maharadga de Saint- Estèphe, est connue au-delà des frontières. À la demande du propriétaire Michel Reybier et de son directeur Jean-Guillaume Prats, Jean-Michel Wilmotte signe là une de ses plus belles réussites en matière de greffe architecturale : adossés à cette folie orientale, chais et cuviers ont été refaits dans les gabarits des anciens bâtiments d’exploitation, avec la collaboration de l’ACMH, Alain-Charles Perrot.

De nouvelles fondations ont été réalisées jusqu’à 17 m de profondeur de manière à intégrer deux niveaux de 2 400 m² chacun. De l’extérieur, la discrétion prévaut. Rien n’indique que l’on est en présence d’un outil de travail ultra-pointu sur le plan œnologique.
Ce nouveau chai intègre la technique de vinification par gravité. Il s’agit de supprimer le système de pompe, pour préserver au raisin et au vin, son arôme et sa fraîcheur. Cette prouesse est très rare pour un vignoble de cette taille (90 ha). Au dessus des cuves tronconiques en inox (72 au total d’une contenance de 25 à 115 hectolitres), on se déplace sur des passerelles en dalles de verre rétro-éclairées qui permettent d’admirer la charpente de bois, de verre et d’acier soutenue par des haubans. Ce sont les trois seuls matériaux utilisés dans le chai. Le métal rappelle les cuves, le bois répond au fût et le verre accentue la légèreté.
Plus bas, les barriques sont soulignées par une lumière provenant de colonnes de verre et inox. La chromie des matériaux confère élégance et mystère au lieu.

Notre rôle, c'est de mettre les choses en scène. Il fallait imaginer un chai-théâtre. Les 70 cuves en inox deviennent matière et objets d'une sculpture à créer. Notre démarche a consisté ici à trouver des axes de symétrie, à mettre en perspective, à réguler, à trouver un rythme.

Jean-Michel Wilmotte

architecte