Lee Bae

Nous nous sommes rencontré avec Lee Bae en 1999.

Une belle complicité est née.

Nous avons fait ensemble une exposition très remarquée dans la fondation Fernet Branca.

Lee Bae est avant tout un poète.

Sa poésie, il l’exprime à travers différents médiums mais toujours avec sensibilité, finesse et subtilité.

Il utilise ainsi le bois qu’il a calciné et le sectionne ensuite pour faire apparaître de grands paysages, ou parfois enflamme des fagots entiers pour en faire des sculptures. Il lui arrive également de traiter le bois en le défonçant à l’aide d’agrafes pour en faire ressortir des échardes, et qui, mis côte à côte, deviennent des « écritures naturalistes ».

Lee Bae est aussi un grand peintre et un remarquable calligraphe qui travaille sur de vastes surfaces de cire avec rythme et éclats.

Immense dessinateur, Lee Bae manie le crayon avec délicatesse et précision pour créer des natures mortes dignes des planches scientifiques du siècle des Lumières.

Je trouve qu’il existe une belle résonance entre Venise et le travail de Lee Bae : ses assemblages en fagots calcinés, tels les pilotis des palais vénitiens, et ses grandes éclaboussures noires qui se répandent, telle l’eau de la lagune, sur une cire immaculée.

Je remercie sincèrement Lee Bae, qui a tout de suite adhéré au projet avec son enthousiasme et son élégance naturelle, de présenter cette magnifique exposition à la galerie de la Fondation Wilmotte pour la 58e Biennale d’art de Venise.

Jean-Michel Wilmotte, Juin 2019