Fondation W – Le flou de Venise

À travers huit images en noir et blanc au format 120×180 cm, Renato D’Agostin explore le thème de l’incertitude perceptive : les contours d’une église et d’un clocher apparaissent et disparaissent dans le brouillard, dans un jeu d’apparitions et de disparitions qui transforme le gris du matin en matière photographique.

Ici, le gris n’est pas synonyme de tristesse, mais de suspension : c’est la couleur de l’attente, de l’indéfini, du mystère qui n’a pas besoin de réponses. Dans ce flou, les photographies de Renato D’Agostin révèlent une ville suspendue dans le temps, magique, évanescente, où les contours s’estompent, s’adoucissent, et où la ville se dissout, pareille à un souvenir qui ne veut pas être saisi.

Chaque cliché est un poème visuel, un fragment de silence, une invitation à se perdre dans l’invisible qui vit entre l’eau, la pierre et l’ombre. Les contrastes en noir et blanc et les nuances presque oniriques révèlent une essence plus mystérieuse et intangible : non pas telle qu’elle apparaît, mais telle qu’elle est ressentie. Rien n’est immobile, rien n’est net. Venise est une mosaïque de lumières et d’ombres, de souvenirs suspendus, de beauté qui effleure sans jamais se poser.